Publié par taicousi le 25 décembre 2016 dans la recherche
1 – les sources de la danse :
Voici l’extrait majeur donnant des informations chorégraphiques sur lesquelles nous nous sommes appuyées. Extrait de Chants populaires de la Grande Lande de Félix Arnaudin tome 1 préface p.XXXVI note 16
« LE ROUNDE COUPADE
La ronde coupée, pratiquée de tout an vers Sabres, Ygos, Garein, Lencouacq, etc… d’où elle s’est répandue postérieurement vers le nord, s’exécute de plusieurs manières, et voici les principales :
1° 3 pas en avant suivis d’1 arrêt sur le pied gauche, dont le talon se soulève en cadence, à 2 reprises, imprimant son mouvement à la jambe droite , que le danseur a laissées détendue devant lui : c’était autrefois la seule ronde pratiquée à Sabres, d’où maintenant a presque disparu même son souvenir
2° 3 pas en avant suivi de 2 légers fléchissements cadencés des genoux, sans que les pieds ni même les talons se détachent du sol : cette ronde dite danse douce, est restée longtemps en faveur dans le pays de Brassens.
3° enfin 3 pas en avant et 2 plus petits en arrière ou un peu de côté : c’est la façon de danser qui presque partout aujourd’hui est la plus généralement adoptée.
Mais vers Ygos, bien qu’y soit où y ait été usitée concurremment la « danse douce », on y déploie beaucoup plus de fougue et de rapidité qu’ailleurs et les pas y deviennent des enjambées tumultueuses.
C’est surtout cette danse, que les Marensins nomment avec quelque ironie « lou saut deus sacules », ce qui ne les a pas empêchés de finir par s’en accommoder eux-mêmes dans plus d’une localité où l’on n’usait jusque là que du rondeau fermé aux « poutics. » (bisous)
De tout temps, le nom de « sacules », au sens vaguement dépréciatif, s’est donné spécialement aux habitants d’Ygos et d’une manière moins précise à ceux des 6 ou 7 villages circonvoisins. »
Pour la chanson de danse précitée, nous avons choisi la première formule.
2 – le parti pris du mouvement :
Etant donné l’absence de précision rythmique dans ce descriptif (grosse lacune pour le danseur lecteur !), plusieurs solutions motrices se présentent. Après bon nombre d’essais et de réflexions, nous avons opté pour un pas composé sur 4 pulsations indéfiniment reconduit à l’identique dans l’organisation de ses appuis. A savoir :
- 3 petits pas franchis départ pied gauche de type pas de base de rondeau actuel
- dessin moteur décrit au dessus en appui sur pied gauche
- conclusion avec pose du pied droit et transfert du poids du corps sur ce même pied
- Le danseur est prêt à redémarrer exactement la même combinaison courte sur 4 pulsations.
Félix Arnaudin ne fait aucun commentaire sur le pas suivant. Si l’agencement des appuis au sol avait différé, il l’aurait certainement indiqué. De plus, on peut se demander si les pas composés du rondeau actuel se déroulant sur 8 pulsations ne sont pas l’assemblage de pas courts, de changement de pied et de pieds en l’air. Seraient-ils des filiations de le « rounde coupade »?
Fortes d’une longue pratique du folklore gascon, ce choix nous a paru apporter une plus grande « gasconnitude » à la danse reconstituée, rejoignant plus une sensibilité corporelle qu’un résultat de recherche.
A noter le calage et le décalage des appuis au gré de l’irrégularité du chant. Cette particularité se gomme très vite grâce au jeu des répétitions du texte. En quadruplant des mesures impaires, on tombe sur des comptes pairs où la motricité reprend ses aises (départs du pied gauche sur le début des strophes).
Ces considérations pointues sont plus faciles à mettre en pratique qu’à expliquer théoriquement.